Les troubles du comportement alimentaire les plus courants sont l’anorexie mentale et la boulimie nerveuse, ils représentent un grave problème de santé publique avec d’importantes conséquences physiques et psychiques. Dans un contexte de médecine de précision émergente, de plus en plus de domaines font appel au phénotypage des patients afin de permettre une meilleure prise en charge et la personnalisation de l’offre de soin. Ces travaux de recherches ont eu pour préoccupation l’anorexie mentale et la boulimie nerveuse avec la définition de la place de l’imagerie cérébrale métabolique et morphologique dans leur parcours thérapeutique et pronostique. Objectifs : Analyser le lien entre l’activité sérotoninergique cérébrale et l’efficacité de la fluoxétine dans la boulimie nerveuse ; Analyser le lien entre la morphologie et la fonction de l’hypophyse dans l’anorexie mentale ; Création d’un atlas IRM de l’hypophyse. Nous avons utilisé la tomographie par émission de positrons au radio ligand [18F]MPPF pour l’analyse de l’activité sérotoninergique cérébrale dans la boulimie nerveuse, les corrélations avec la réponse à la fluoxétine ainsi que les analyses voxel à voxel ont été réalisé par SPM. Pour l’étude de la morphologie de l’hypophyse dans l’anorexie mentale, nous avons délimité manuellement des lobes antérieurs et postérieurs de la glande et réalisé des corrélations avec les hormones hypophysaires. À partir de délimitations de l’hypophyse chez des femmes témoins nous avons créé un atlas IRM optimisé grâce à une approche de « masquage de la fonction de coût des lésions » avec SPM. Ont été mis en évidence, une corrélation négative entre le BPND [18F]MPPF du noyau du raphé dorsal (avant fluoxétine) et la réponse à la fluoxétine dans la boulimie nerveuse ainsi que des différences significatives entre le BPND [18F]MPPF avant et après la fluoxétine dans les régions limbiques chez les répondeurs mais pas chez les non répondeurs. Dans l’anorexie mentale, une corrélation entre le volume de l’hypophyse antérieur et l’hormone de croissance a été retrouvé. L’atlas IRM de l’hypophyse global, antérieur et postérieur a donné une bonne concordance et corrélation entre avec les méthodes manuelles. L’imagerie cérébrale qu’elle soit métabolique ou morphologique a définitivement sa place dans le domaine des troubles du comportement alimentaire. Elle permet d’élucider des mystères qui entourent encore la physiopathologie de ces troubles, nos résultats nous permettent d’ailleurs de proposer l’activité du noyau du raphé dorsal comme biomarqueur de la réponse à la fluoxétine dans la boulimie nerveuse. Quant au volume hypophysaire il nous apparait comme un véritable marqueur de la sévérité de la maladie. Notre atlas de l’hypophyse vise à nous affranchir des délimitations manuelles permettant un gain de temps non négligeable dans le quotidien de la recherche clinique